mercredi 6 avril 2011

Articles sur cyberpresse concernant l'adoption internationale

Un bébé réservé pour 24 heures

En Chine comme ailleurs, les enfants handicapés risquent de croupir longtemps dans un orphelinat avant d'être adoptés, notamment par des étrangers.

Une fois par semaine, pendant 24 heures, la Chine dresse la liste des enfants sur la touche qu'elle met en disponibilité de façon accélérée. C'est souvent ce à quoi s'en remettent les parents d'ici qui attendent depuis deux ou trois ans et qui veulent accélérer les choses. Les enfants peuvent être «réservés» pendant 24 heures. «Les parents ont 24 heures pour voir s'ils adopteront un enfant qui n'a qu'un rein ou qui n'a pas de jambe», explique le Dr Jean-François Chicoine.

Inutile de dire que les lundis matin sont occupés à la clinique du Dr Chicoine, spécialisée en adoption et en santé internationale. S'il est opposé à la pratique, le Dr Chicoine offre néanmoins son expertise.

En quelques heures, il aide les parents à voir ce que signifiera l'adoption de l'enfant qui pourrait leur être confié. Combien de chirurgies? Combien d'hospitalisations? L'enfant sera-t-il en mesure d'aller à l'école? «Parfois, les parents doivent déménager, parce qu'en région, ils n'auront pas les soins spécialisés dont leur enfant aura besoin. Il n'est pas rare que je leur dise de prévoir deux, trois ou quatre chirurgies dans l'année de l'arrivée.»

Le problème, c'est que même dans les grands centres, les ressources sont limitées. D'ailleurs, précise le Dr Chicoine, sa clinique, tout à fait débordée, n'accepte plus que les cas les plus lourds.

«La réalité n'a plus rien à voir avec celle des années 90. À cette époque, il y avait essentiellement deux groupes d'enfants: les petites Chinoises «du surnombre», qui arrivaient ici très jeunes et en bonne santé. À côté de cela, il y avait ces enfants d'Europe de l'Est qui avaient été mal nourris, qui présentaient souvent un syndrome d'alcoolisation foetale ou des troubles de l'attachement, du comportement ou un retard mental.»

«À l'époque, les problèmes de malnutrition ou de maladies infectieuses se réglaient assez bien. Aujourd'hui, avec les enfants plus vieux et plus lourdement handicapés qui nous arrivent, c'est autrement plus compliqué, autant sur le plan physique que psycho-affectif», s'inquiète le Dr Chicoine.

«La majorité des enfants s'en tirent bien, mais je dirais qu'un tiers des enfants adoptés, ces années-ci, requièrent beaucoup de services de santé.»

source: http://www.cyberpresse.ca/vivre/famille/201104/06/01-4386928-un-bebe-reserve-pour-24-heures.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4386918_article_POS1

Celui qui a écrit cet article devrait revoir ses sources parce que ce n'est pas 1 fois par semaine, mais une 1 par mois que des propositions d'enfants à besoins spéciaux arrivent et les familles ont 72 heures et non 24 pour accepter ou refuser la propostion.

Je n'aime pas non plus le "ton" utilisé pour parler des enfants à qui il manque un rein ou une jambe.  Ces enfants là ont le droit tout autant que n'importe quel enfant d'avoir des parents et ne sont pas moins en santé pour autant.


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Adoption internationale: des enfants plus âgés et souvent handicapés


Maintenant que les enfants qui peuvent être adoptés à l'étranger sont plus âgés qu'avant et souvent handicapés, la démarche des couples est plus périlleuse et compliquée que jamais, quand elle ne se conclut pas carrément par une prise en charge à la DPJ. Portrait d'une adoption internationale qui cherche à être éthique, mais dont le portrait n'est plus aussi rose qu'avant.


Ces derniers temps, il y a eu à peine 500 enfants adoptés annuellement par des Québécois à l'étranger, alors qu'il n'était pas rare d'en voir arriver près d'un millier dans les années 90. Qu'est-il arrivé? Le Dr Jean-François Chicoine, qui a le sens de la formule, résume la chose en quelques mots. «De nos jours, il y a suffisamment d'Indiens riches pour prendre en charge les bébés indiens.»

Les bébés très jeunes et en santé, s'entend.

Car depuis que le nombre de pays ayant adhéré à la convention de La Haye s'est multiplié, l'adoption nationale est de plus en plus répandue. En clair: un enfant indien - ou colombien ou russe - qui devient orphelin sera idéalement confié à un membre de sa famille élargie, ou à quelqu'un de son propre pays. Ce n'est qu'en dernier recours qu'il pourra être adopté à l'étranger.

Résultat: les enfants qui peuvent finalement être adoptés par des Québécois (ou des Français, ou des Américains) «sont plus âgés et présentent souvent de légers handicaps», explique Luce de Bellefeuille, directrice générale du Secrétariat québécois à l'adoption internationale.

«Il est important que les gens sachent que l'adoption internationale, ce n'est plus ce que c'était il y a 20 ans, ajoute-t-elle. Au Québec, les enfants adoptés à l'étranger ont maintenant en moyenne un peu plus de 3 ans.»
Rendus à cet âge-là, il est fort possible que les enfants aient été déplacés d'orphelinat en orphelinat, se soient attachés à plusieurs nounous pour comprendre enfin que ce n'est plus la peine d'aimer, et que c'est même dangereux. Quand on leur présente finalement une mère et un père, permanents et aimants, nombreux sont ceux qui n'arrivent tout simplement pas à s'attacher à eux et qui développent des problèmes de comportement souvent incontrôlables.

«Pour la majorité des enfants, être adopté, c'est la meilleure chose qui pouvait leur arriver. Leur malheur, ce n'est pas d'être adoptés, c'est d'avoir été abandonnés», résume la psychologue Diane Quevillon.

Il y a toujours eu de ces enfants qui souffrent de problèmes identitaires, «qui trouvent difficile de ne pas ressembler à leur famille, d'être la seule à avoir les yeux bridés, d'être incapable de parler leur langue d'origine, mais de nos jours, les enfants arrivent souvent avec des problèmes plus profonds», ajoute-t-elle.

Les parents adoptifs sont plus prévenus que jamais que les adoptions peuvent être délicates. N'empêche, ceux qui sont passés par là craignent que cette mise en garde soit insuffisante.

Sylvie raconte qu'en son temps, elle avait été avertie à propos d'éventuels problèmes psychologiques, notamment les problèmes d'attachement. Elle n'a rien voulu entendre. Avec tout l'amour qu'elle avait à donner, elle comptait régler rapidement ce petit problème d'attachement.

Erreur. «Une année, j'ai compté à mon agenda jusqu'à 51 rendez-vous de toutes sortes pour ma fille - le psychologue, le pédiatre, le pédopsychiatre, etc.»

Et ça ne s'est jamais arrangé. Ni les problèmes d'apprentissage, ni les problèmes d'attachement. L'enfant, absolument incapable d'entrer en relation avec les autres, s'est mise à cracher au visage des gens et est devenue de plus en plus intenable avec sa mère. Tout en lui répétant: «Tu sais, je t'aime, maman.»

Au bout du rouleau et après un arrêt de travail, Sylvie a fini par téléphoner à la DPJ, qui a eu tout autant de fil à retordre. «Les intervenantes avaient peur de ma fille», raconte Sylvie.

«On me dirait là, maintenant, que je devrais la reprendre que j'en tremblerais de tous mes membres. En même temps, d'avoir dû appeler la DPJ m'a fait très mal et mon deuil est loin d'être fini.»

Chantale a vécu pareil drame avec son fils né en Europe de l'Est. Comme Sylvie, elle est passée par les pédopsychiatres, les psychologues, même par un généticien. Le diagnostic est longtemps demeuré diffus et pour obtenir des services, elle a fait le parcours du combattant. Dans son cas aussi, les choses ont terriblement dégénéré, et son fils a dû être confié à la DPJ.

Josée, elle, le dit tout de go: avec sa fille, qu'elle a adoptée alors qu'elle avait 2 ans, elle n'a pas eu «une seule seconde de bonheur» tant étaient récurrentes les crises de colère et tant le retard mental était prononcé. Aujourd'hui, sa fille est placée dans un centre d'accueil. «Nous n'avons aucune idée de ce qui va arriver quand elle sera grande.»

Des cas exceptionnels? Ni le Secrétariat à l'adoption internationale ni la DPJ ne tiennent de statistiques sur le sujet.

En France, le pédopsychiatre Pierre Lévy-Soussan croit que 10% à 15% des familles n'arrivent pas à créer de liens avec l'enfant adopté. Les enfants sont alors soit confiés à des services sociaux, soit confiés à des tiers - un pensionnat, par exemple.

http://www.cyberpresse.ca/vivre/famille/201104/05/01-4386918-adoption-internationale-des-enfants-plus-ages-et-souvent-handicapes.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4386928_article_POS1

Quand est-ce qu'on va parler de la majorité des cas pour qui l'adoption d'un enfant à besoins spéciaux ou plus vieux fonctionne bien? 


J'imagine que ça ne fait pas assez vendre?


Oui il faut faire de l'éducation et de l'information, oui, il est important que les parents sachent qu'il n'y a pas de garantie ni en adoptant, ni en mettant un enfant au monde, mais je trouve que cet article ne montre qu'un côté de la médaille et nous donne l'impression que c'est ce qui va arriver en adoptant aujourd'hui dans les circonstances actuelles.

13 commentaires:

amourdechine a dit…

Tout à fait d'accord avec vous!!!!!!
Suzie et Alain

Qc-adoption-chine a dit…

Je crois que le Dr Chicoine devrait aller assister à quelques conférences de Johanne Lemieux, me semble que ça lui remettrait les idées à la bonne place.

Anonyme a dit…

Dr Chicoine, Dr Chicoine!! Tellement débordé qu'il n'a même plus le temps de se coller à la réalité!
Et comme s'il était ''disponible'' pour conseiller sur des dossiers d'enfants à besoin spéciaux. J'en aurais long à dire sur notre première proposition d'enfant ... le concernant!

Bref, bel article déphasé!

BRAVO!

Isabelle a dit…

On parle toujours de ce qui ne va pas mais jamais de ce qui va.. j'ai adopté un enfant de 9 ans en Europe de l'Est. Un enfant qui à été élevé avec amour dans un internat. Un enfant parfaitement bien équilibré et en santé. Certe avec ses petites bêtes noires de temps en temps, mais pas plus noires que celles de n'importe qui d'autre... il faut dire qu'on nous avait tellement préparé au pire que ça ne pouvait pas être plus pire que toutes les énormités qu'on nous avait dit... et dit par des pseudo expert de l'adoption qui ont une connaissance médiocre et remplie de préjugé sur le sujet!
Pour nous les complications n'ont pas été l'enfant mais le système judiciaire du Québec lui même qui aime bien créé des problèmes là où il y en a pas...

Isa + Steph + Sijia + William a dit…

Je m'inquiète un peu des informations erronées qu'on retrouve dans ces articles. Des collègues de bureau les ont lu et on retenu les portions les plus allarmantes en plus des faussetés qu'ils contiennent. Déjà que les gens ont de la difficulté à comprendre nos choix, si en plus on insinue qu'il n'y a que des problèmes qui nous attendent, ils nous prennent pour des fous! Pourtant, j'entends beaucoup plus parler d'expériences positives que négatives. Il y a beaucoup d'efforts et d'investissement demandés de la part des parents et je crois que la communauté adoptante l'a bien compris. Cela aurait été bien si on en avait aussi fait mention. On aurait dû interviewer deux familles différentes: une expérience positive et une expérience plus difficile qui sont fort probablement un bon reflet de la réalité des parents adoptants.

Mélanie et Alexandre a dit…

Bonjour! J'ai eu exactement la même réaction ce matin en lisant ces articles!! Nous sommes au tout début de nos démarches (notre dossier sera posté demain) et disons que ça montre un portrait sombre de l'adoption! Je me suis même fait demander aujourd'hui si c'était vraiment ça que je voulais et que je serais peut-être mieux de pousser mes démarches de fertilité et d'essayer le in vitro avant!!! Comme si on ne pouvait pas vraiment choisir cette option!! Dommage qu'ils aient traités que de l'aspect plus sombre de l'adoption!! :-( parce qu'en lisant vos blogs depuis un bon moment déjà, je suis loin de croire que l'adoption est un expérience négative!!!

Anonyme a dit…

J'ai enragé toute la journée. J'ai même failli écrire à la journaliste pour lui que si Dr Chicoine était sa seule source, il faudrait qu'elle m'explique pourquoi elle se référait à un DR qui m'a envoyé à sa cie privée Neomadis puis demandé plus de 600 $ pour analyser notre dossier mais en réclamant tellement de jours d'avance que jamais je n'aurais pu avoir l'heure juste à tant. Vouc omprendrez que j'ai eu l'intelligence de refuser ! Lamentable !!!!!! Et cela se dit journaliste ! Fortunecookie

Christine et Gilles a dit…

C'est quoi le but de ces 2 articles? Faire peur au monde pour que personne ne veule adopter à l'internationale? Je pense qu'ils vont y arriver...Mon Dieu! Il y a aussi des choses positives qui arrivent aux parents qui adoptent un enfant avec ou sans besoin spécial.

Nala a dit…

Je suis comme vous : très énervée par ces deux articles ! Je ne dis pas que l'adoption est une partie de plaisir, car il y a des hauts et des bas comme dans toutes relations parents-enfants. Mais mon histoire est celle avec beaucoup de bas. Mais ces bas sont dû à l'incompétence de ces médecins "spécialistes de l'adoption" et surtout de celui-ci !! Alors que mon fils avait un terrible probléme de comportement, eux ne voyaient que l'enfant adopté et si maintenant je peux enfin mettre un nom sur le probléme c'est grâce à une équipe de médecin d'un autre hôpital qui eux n'ont vu qu'un enfant comme les autres avec juste un petit probléme de TDA !!

Anonyme a dit…

FortuneCookie et les autres,

C'était plus fort que moi, à la lecture de l'article, j'ai envoyé un courrier à la journaliste en question, idée de lui donner un peu d'informations sur l'adoption (la pauvre!!). Rien d'impoli (je crois ... j'ai fait un copié-collé à la dame de quebec-adoption-Chine, elle pourra vous le confirmer). Et vous savez quoi???? Le courrier m'est revenue! Son adresse n'était pas valide ...

Anonyme a dit…

Merci pour la tentative, Baiser du dragon ! Cela vaudrait presque le coup de parler à ces employeurs pour leur demander sur quels critères ils emploient leurs journalistes et sur quelle base ils décident de publier une article ou des torchons ? Fortunecookie

Famille Lachance a dit…

J'avais fait une petite crise sur le 2e blog d'Isabelle lorsqu'elle a parlé de ces articles. Ma crise est ici: http://histoiredadoption2.blogspot.com/2011/04/setonner-des-articles-parus-dans-la.html#comments

Anonyme a dit…

Je suis dans les Maritimes,et en retard pour commenter, mais je le fais quand même. vous me faites réagir avec votre indignation, même si je suis persuadée qu'elle est légitime.
J'ai adopté à l'international, une enfant "a besoins spéciaux" meme si nous étions inscrits dans les "Non Special Needs" (diagnostics a moitié camouflés sous la rubrique sous-stimulation). Son handicap est considéré modéré à sévère (impossible d'avoir l'unanimité médicale). Dr Chicoine, que nous avons pu convaincre de nous voir à Ste-Justine, a été le seul a écouter nos craintes, et a les valider. Ils nous a ouverts toutes grandes les portes pour des évaluations médicales poussées, à l'opposé de simples pédiatres pas trop ferrés que nous avions vu, et qui nous disaient: "Laissez lui juste du temps..."
Ma fille ne marche pas, et nous devons faire adapter la maison pour ses déplacements. L'entrée scolaire, débutée cet automne, est un combat perpétuel. J'ai du prendre un poste a temps partiel, diminué mes revenus, mais nos dépenses ont explosé, a cause des thérapies, de l'hopital, des équipements médicaux qui ne sont pas couvert par la RAMQ la moitié du temps.
Elle est ma fille, je l'aime, je ne la changerait jamais pour rien au monde. Je suis déterminée a me battre pour elle, pour son avenir. Mais si les histoires de journalistes a sensation font peur, c'est aussi pcq beaucoup de monde ont encore une vision vraimetn idéaliste de l'adoption. Une amie m'a dit il ya deux ans: "T'as bien fait d'aller a l'international, au moins la mere de ta fille est pas une droguée comme ici". Ben voyons, ils viennent d'ou, les bébés du bout du monde vous pensez? Surement pas des classes moyennes-supérieures! Et les orphelinats, pour en avoir visités 3, sont bien pires que les pires CPE d'ici, malgré toute la bonne volonté des nounous débordées, sous formée, et dévalorisée dans leur société!
Pensez-y un peu, avant de bruler le message et de tuer le messager...