jeudi 27 janvier 2011

Article de Yoopa sur l'adoption

Adoptés et bien adaptés

Les enfants adoptés à l'étranger ne sont pas plus à risque de développer des troubles de comportement que les jeunes Québécois de souche. Dans l'ensemble, leur adaptation aux milieux familial, social et scolaire est tout à fait comparable aux enfants nés au Québec.

C'est ce qui se dégage, entre autres, d'une vaste enquête portant sur l'adoption internationale au Québec, réalisée auprès de parents ayant adopté des enfants entre 1985 et 2002. Selon Réjean Tessier, professeur à l'École de psychologie et l'un des principaux responsables de cette recherche portant sur 1 333 enfants, ce résultat vient en quelque sorte briser certains préjugés entourant l'adoption internationale, à savoir que les enfants adoptés à l'étranger seraient ni plus ni moins des délinquants en puissance ou, de façon moins spectaculaire, vivraient davantage de troubles de comportement et éprouveraient des difficultés à établir une relation d'attachement avec leurs parents adoptifs.
Consulter un psychologue?

«Certains psychologues ont tendance à dresser un tableau plutôt sombre de la situation, constate Réjean Tessier. Cela ne fait qu'alarmer inutilement les nouveaux parents. Peu de temps après l'adoption, des parents vont aller consulter un psychologue, croyant que leur enfant a du mal à s'attacher à eux, par exemple. Or, même dans un processus non adoptif, les enfants comme les parents mettent du temps à construire une relation de confiance. On doit donc éviter de parler d'attachement insécurisé avant au moins une année suivant l'adoption. Cessons de croire que tous les enfants adoptés à l'étranger ont besoin d'un suivi particulier. Évidemment, cela n'empêche pas le fait que certains enfants ont besoin de plus d'accompagnement que d'autres.»
Si les enfants adoptés plus tôt révèlent un taux de sécurité d'attachement plus élevé que les enfants adoptés plus tardivement, une adoption tardive ne conduit pas nécessairement à des problèmes de développement ou de comportement, rapporte l'étude. Ainsi, les enfants adoptés après l'âge de quatre ans ne connaissent pas plus de difficultés d'adaptation que ceux adoptés entre 18 et 36 mois. Ensuite, le taux moyen d'échec ou de difficultés scolaires chez les enfants adoptés est similaire à celui de l'ensemble de la population des enfants du Québec. Même chose dans l'apprentissage du français et des mathématiques où les résultats sont semblables.

Il n'y a pas de bon ou de mauvais pays


Certes, plusieurs enfants adoptés au cours de certaines périodes souffrent aujourd'hui de troubles de comportement. C'est le cas des petits Roumains adoptés en 1988 et en 1989: ayant vécu le plus souvent dans des conditions précaires avant d'arriver au Québec, ils peuvent garder des séquelles de leur douloureux passé et souffrir, par exemple, de troubles de l'attention avec hyperactivité. «Le pays d'origine des enfants n'est pas associé à des problèmes de comportement particulier, si ce n'est que les enfants originaires d'Asie ont tendance à avoir moins de problèmes que ceux provenant d'Haïti, de Russie et de Roumanie», explique Réjean Tessier, qui se défend bien de vouloir faire la liste des «meilleurs pays» en matière d'adoption. «Il n'y pas de bon ou de mauvais pays où adopter, insiste le chercheur. Chaque expérience est unique et d'autres facteurs entrent en ligne de compte dans un projet d'adoption, comme l'époque où l'enfant a été adopté, son âge au moment de l'adoption et ses conditions de vie avant l'adoption.»
Les garçons ont plus de difficulté que les filles

Autre fait saillant de cette enquête: globalement, les garçons éprouvent davantage de difficultés d'adaptation que les filles dans leur nouveau milieu. Face à cette situation, plusieurs questions se posent. Les garçons seraient-ils plus à risque dans leur milieu pré-adoptif? Auraient-ils davantage de problèmes de santé à leur arrivée au Québec? À moins qu'ils ne souffrent de problèmes psychologiques avec lesquels les parents auraient plus de mal à composer?
Une chose est certaine, conclut Réjean Tessier: dans l'ensemble, les parents adoptifs offrent à leurs enfants des opportunités de développement et une qualité de soins qui favorisent leur épanouissement et leur capacité à récupérer les retards accumulés en milieu pré-adoptif. Comme quoi rien ne serait perdu et tout serait à gagner pour ces enfants venus d'ailleurs, qui n'ont d'autre choix que de remettre leur vie entre les mains de parfaits étrangers, avec toute la confiance du monde.
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La seule chose que je trouve dommage dans ce texte c'est lorsqu'on parle du fait que les garçons éprouveraient davantage de difficulté à s'adapter que les filles, jaurais aimé qu'au lieu de poser les questions l'auteur nous emmène des réponses. Sur quoi ce sont-ils basés pour établir cet élément? pourquoi auraient-ils plus de difficultés et en quoi? Peut-être cet élément vaudrait-il la peine d'être approfondit.

Déjà qu'au Québec la grande majorité des couples cherchent à adopter des filles plutôt que des garçons cet élément n'emmène rien pour aider à changer la tendance.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci pour l'article.
Si je ne venais pas sur votre site tous les jours, je passerais à côté de plusieurs choses.

Merci pour votre temps!

Bonne fin de semaine!

Maryse