mercredi 2 mars 2011

Message du SAI

Montréal, le 2 mars 2011

Suivant les soubresauts politiques, économiques et sociologiques des pays à travers le monde, l’adoption internationale a évolué au cours des dix dernières années. À cette mouvance se sont greffées de nouvelles connaissances scientifiques ou cliniques, notamment des connaissances touchant l’impact de l’adoption sur le développement et l’intégration des enfants. Toute cette nouvelle dynamique n’est pas sans interpeller les postulants à l’adoption, les parents adoptifs ainsi que les différents acteurs en adoption internationale.

Un des effets de cette évolution se reflète sur le profil des enfants adoptables à l’international. En effet, de plus en plus de pays, membres ou non de la Convention du 29 mai 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d'adoption internationale, « sont désormais en mesure de contrôler les naissances, de réduire la pauvreté et de mettre de l’avant le principe de subsidiarité »1 . Ils développent ainsi l’adoption de leurs enfants par les membres de leur propre communauté. Aussi, comme les gouvernements mettent en place des services de protection des enfants, de plus en plus d’enfants de la rue, autrefois complètement ignorés, sont accueillis par des institutions publiques qui leur offrent une nouvelle perspective de vie.

Ces transformations amènent les pays d’origine à « confier à l’adoption internationale beaucoup moins les bébés que les enfants plus âgés, vivant en fratrie ou souffrant d’un handicap »2. Ces enfants plus âgés ont probablement vécu des traumatismes qui sont bien inscrits en eux. En contrepartie, ils manifestent aussi une capacité de résilience particulière et sont souvent en mesure de bien exprimer leur désir de s’investir dans un projet de vie tel que l’adoption. Voilà le genre de variables dont les évaluateurs doivent désormais tenir compte dans l’analyse de la capacité parentale des postulants.

Par rapport à l’adoption de ces enfants, dont l’âge varie souvent de 4 à 7 ans, le Secrétariat à l’adoption internationale se sent interpellé de deux façons : d’abord, par l’importance de faire connaître cette réalité auprès de la population, puis par l’importance de cette réalité dans l’évaluation des futurs parents. Les candidats retenus pour l’adoption d’enfants plus âgés devront présenter des capacités et des habiletés spéciales ou, à tout le moins, spécifiques, afin de démontrer qu’ils peuvent relever ce défi.

Sans une information adéquate à propos de la condition des enfants, nous continuerons à observer un écart entre les attentes des candidats et la réalité de l’adoption internationale. De plus en plus de gens souffriront des délais plus longs pour accueillir un enfant et des contraintes qui les privent d’une réponse à leur désir. Voilà pourquoi le Secrétariat à l’adoption internationale et ses partenaires ont le devoir de présenter le vrai visage de l’adoption des enfants que nous confient les autorités centrales des pays d’origine.

La suite de cette rubrique présentera comment le Secrétariat à l’adoption internationale, appuyé par le Comité de concertation en adoption internationale, se préoccupe de cet aspect de son mandat et entend y répondre.

La secrétaire à l'adoption internationale et directrice générale,
Luce de Bellefeuille
1,2 Bulletin mensuel nº 11-12/2006, Service social international, p. 2.

Secrétariat à l´adoption internationale

Ministère de la Santé et des Services sociaux
201, boul. Crémazie Est, 1er étage
Montréal, Québec, H2M 1L2

514 873-5226 ou 1 800 561-0246
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http://www.adoption.gouv.qc.ca/

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